La peur est une émotion passagère naturelle, qui survient lorsque l’Homme est confronté à un danger. Mais il arrive qu’elle s’accentue chez certaines personnes au point de devenir une phobie. Il s’agit de troubles psychologiques basés sur un acte ou une entité extérieure à même de susciter une peur maladive et irrationnelle. C’est le cas par exemple de l’agoraphobie qui en quelques mots est une crainte des lieux publics. Vous désirez en savoir davantage à son propos ? Lisez cet article.
Que dire sur l’agoraphobie ?
Elle est traduite du grec comme « peur de la place du marché » et correspond à un syndrome anxieux. Les personnes sujettes à l’agoraphobie, manifestent de réelles difficultés à se tenir dans les lieux ou espaces publics en présence de monde. Elles y ressentent une grande anxiété. Cette dernière provient particulièrement ou un peu plus de l’inquiétude de ne pas pouvoir fuir ou être secouru rapidement.
Les places et les situations qui sont évitées ou qui sont fuies diffèrent d’un agoraphobe à un autre. Il peut s’agir d’une longue file d’attente dans un supermarché ou une banque, des transports communs (métro, autobus…), etc. En cas de force majeure, il pourrait s’y rendre, mais en compagnie d’une personne de confiance. Dans une phase très avancée, le sujet se met en confinement et refuse tout contact avec le grand public.
De façon globale, l’agoraphobie touche plus le sexe féminin que masculin (7 % de femmes contre 4 % des hommes dans le monde.). Aussi, elle se manifeste dans la moyenne d’âge en deux différentes étapes. La phase mineure ou simple est développée entre 25 et 30 ans. La phase majeure se présente généralement avec des troubles paniques dans la tranche de 30 et 45 ans.
Elle existe sous deux formes à savoir : celle primaire et le secondaire lié. La première est classée parmi les phobies spécifiques innées. La seconde est un problème post-traumatique en relation avec un trauma antérieur. Il est facile de confondre l’agoraphobie à la démophobie (peur de la foule). Ainsi, la plupart des personnes se disant agoraphobes sont en réalité démophobe (elles supportent les espaces publics, mais la foule les oppresse.).
Comment faut-il procéder pour diagnostiquer cette phobie ?
À l’instar de la majorité des maladies mentales, il est impossible de procéder par des analyses de sang ou par des méthodes rapides « A+B=C » pour reconnaître l’agoraphobie. Il revient à un spécialiste de la santé de passer par une série d’interrogations pour déterminer si une personne présente des signes et des symptômes de ce trouble. Ceci tout en s’assurant de ce que celle-ci ne souffre pas plutôt d’un autre trouble mental.
Sur ce, pour être reconnue en tant qu’agoraphobe, une personne doit être animé par un sentiment de peur ou d’anxiété dans certaines circonstances (au moins 2) comme celles qui suivent :
- Dans une foule de gens ou dans une file d’attente ;
- Dans les moyens de transport commun ;
- Dans un espace public ou ouvert (à l’instar des marchés, des parkings, etc.) ;
- Dans un espace public fermé (salle de cinéma) ;
- Seule hors de chez elle.
Aussi, il est important de différencier l’agoraphobie de la phobie sociale. Cette dernière est un trouble anxieux social qui oblige le sujet atteint à éviter les situations sociales. Ceci de peur de troubler sa quiétude (tomber dans une situation embarrassante.). Ainsi, les traitements ne sont pas les mêmes pour l’un et l’autre.
Entre autres, le diagnostic doit passer par la vérification de certains autres éléments. Comme par exemple, si l’anxiété n’est pas due à un problème de santé, à la prise de médicaments (surconsommation ou allergie) ou une toxicomanie. En général, après consultation, les médecins orientent les malades vers un spécialiste du dépistage et du traitement des problèmes anxieux.
Quels sont les symptômes de l’agoraphobie ?
Plusieurs phobies s’accompagnent d’une crise de panique. Celle de l’agoraphobie porte un certain nombre de caractères permettant de la reconnaître. Il s’agit de symptômes comme :
- La tachycardie ou les palpitations cardiaques ;
- Les vertiges ou les étourdissements ;
- Les secousses ou tremblements musculaires (spasmophilie) ;
- Les bouffées de chaleur ou les frissons ;
- La transpiration ;
- Les nausées ou gêne ventrale ;
- La sensation d’avoir un poids sur la poitrine ;
- La difficulté de respirer ou l’impression d’étranglement ;
- Les fourmillements et l’engourdissement des membres (pieds et mains) ;
- La perte de contrôle accompagnée de déréalisation.
La présence d’au moins quatre de ces symptômes suffisent pour reconnaître un agoraphobe. Aussi, le trouble panique chez ce dernier peut atteindre son pic en au plus dix minutes pour ensuite disparaître dans 45 minutes au maximum.
Comment traiter l’agoraphobie ?
Les traitements les plus appréciés pour ce trouble panique sont la psychothérapie et la pharmacothérapie.
En psychothérapie, vous avez la TCC (thérapie cognitivo-comportementale) qui est une méthode réputée très efficace pour ce problème. Son action passe par l’enseignement de certaines dispositions spécifiques. Ces dernières sont pratiques pour permettre aux sujets de percevoir autrement les pensées responsables de leur affection. Ce traitement peut être réalisé de diverses manières.
- Au cours des séances privées avec un thérapeute ;
- Au cours des séances de groupes ;
- À l’aide de la lecture (livres de développement personnel) ;
- Au cours des séances en ligne.
En outre, la TCC peut se dérouler comme une thérapie d’exposition pour venir à bout de l’agoraphobie. Cette méthode oblige les sujets atteints, à faire face, à leur peur au lieu de les éviter. En effet, la confrontation volontaire aux situations qui créent des troubles paniques chez eux ou leur imagination peut générer une accoutumance. C’est le fait de s’habituer à un fait. Ce qui entraîne la disparition de l’anxiété après qu’ils se soient rendu compte qu’ils ne risquent rien dans cet environnement.
Au niveau de la pharmacothérapie, c’est l’usage de produits pharmaceutiques qui sert pour traiter l’agoraphobie. Les antidépresseurs et les anxiolytiques peuvent s’avérer utiles pour maîtriser la sensation de stress, de peur et d’anxiété générées par cette maladie mentale. Le traitement peut se réaliser avec ces pilules uniquement ou elles peuvent être associées à une méthode de psychothérapie.